🎤 LIVE REPORT : Lysistrata + Ropoporose + Lac
Dernière mise à jour : 17 avr. 2020
Jack Jack, Bron
06/04/2018

C’est aux alentours de 20h que les lyonnais de LAC lancent la soirée, devant une assistance plus qu’honorable. Ce trio instrumental que nous avions présenté il y a quelques mois dans notre zoom local vient jouer son récent EP Vostok et l’on constate d’emblée qu’il est appréciable de voir et d’écouter leur postrock teinté de touches math dans une salle un peu plus grande que d’ordinaire. La prestation est impeccable et combine des plans postrock bien aériens, des riffs lourds et directs (Jökulhlaup) mais aussi des parties nettement plus groove (Okeechobee). La basse est bien mise en avant et assure, tandis que le guitariste et le batteur sont loin d’être en reste entre tapping et jeu bien senti. Un set hélas un peu court mais qui aura plu !

C’est ensuite rapidement au tour du duo vendômois Ropoporose, formé par Pauline et son frère Romain (d’où le nom du groupe, en ajoutant rose « pour la touche colorée », dixit les intéressés), qui propose une pop noise plaisante et inventive où la complicité et la connexion entre les deux membres est évidente et omniprésente. On apprécie leur bonne humeur, tandis qu’eux semblent particulièrement apprécier les jeux de mots, ainsi que la sonorité de la ville où ils jouent ce soir, à savoir Bron. Il y a certes quelques longueurs et parfois un sentiment que le duo est un peu dans sa bulle, mais le set est dans l’ensemble agréable et authentique, qu’il s’agisse des riffs et de la voix de Pauline ou de la maitrise dont fait preuve Romain. Mention spéciale à leur côté multi-instrumentiste, le batteur devenant guitariste le temps d’un morceau tandis que la chanteuse jongle continuellement et habilement entre guitare, synthé, percus et même accordéon !

Sans faire injure aux groupes précédents, il est évident que le public est plus nombreux et surtout plus chaud lorsque Lysistrata débarque sur scène. On sent que leur réputation (méritée !) les précède et qu’il y a des fans dans la salle. Il faut dire que depuis plus d’un an, le groupe n’en finit plus de se faire une place et un nom dans le paysage rock, entre tremplins et prix remportés (Ricard Live, Prix du Jury des Inouïs) et présence dans les plus gros festivals (Rock en Seine, Transmusicales de Rennes, Printemps de Bourges, Garorock, Québec etc.). Il enfile actuellement les dates comme des perles lors d’une tournée marathon marquée par des prestations toujours déchainées, dans l’hexagone mais aussi divers pays européens. Pourtant, ils n’ont vraiment pas l’air d’y toucher, ces trois garçons, avec leur dégaine et ce petit côté « premier de la classe ».
Mais qu’est-ce qu’ils envoient ! Dès les premières notes ils renversent tout avec leur mélange, tantôt noise, tantôt post mais toujours résolument rock et bourrée d’énergie, et ça part d’ailleurs assez vite en pogo dans les premiers rangs. Les titres issus de leur excellent The Thread s’enchainent et nous offrent des montées énormes ainsi qu’une une tension et une intensité palpables et constantes. Sans voir le temps passer, on en arrive déjà à une fin de set provisoirement plus calme et planante… avant de repartir de plus belle et de s’achever en apothéose.
En définitive on aura eu droit à un plateau aussi beau qu’éclectique, un cocktail parfait pour cette très belle soirée printanière et pleine de riffs au Jack Jack.
👉 Yann B.